Edito

Sois belle, et tais-toi.

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Trop petite, trop ronde, trop vieille, trop féminine, pas assez… Non, il ne s’agit pas du remake d’une pub pour un fromage triangulaire arborant un bovin qui s’esclaffe. Il est question, en toute normalité, des standards de beauté que notre reluisante société d’image et d’hyperconsommation voudrait nous imposer.

La novlangue qualifie cette tendance, so XXIème siècle, de « diktats de la beauté ».
Quid ? Des injonctions à être ce que les femmes DOIVENT être physiquement.

Leçon d’étymologie pour mieux comprendre. Littéralement « chose dictée » en Allemand, le Diktat fut le terme utilisé pour qualifier le Traité de Versailles, imposé sans négociation à l’Allemagne, par les vainqueurs de la première guerre mondiale.
Les diktats de la beauté sont donc des règles, imposées sans négociation possible aux femmes, pour définir à quoi elles doivent ressembler.

Interdiction formelle de vieillir, de prendre quelques kilos mal placés, ou d’afficher la moindre vergeture après avoir accouché  d’une jolie brochette de mouflets.
Lancinant tel un marteau piqueur sur les Maréchaux aux grandes heures de la construction du tram’ parisien, le Diktat nous trotte dans la tête et nous délivre une bonne dose de culpabilité quotidienne.

  • « Un muffin en dessert ? » « Mais t’es dingue…. ».
  • « Un short par 38 degrés ? » « Pour vivre heureuses, vivons cellulite cachée ».

Dernier diktat en date : le « thigh gap » qui consiste à creuser au maximum l’écart entre les cuisses. Si vous avez le mode d’emploi, ne me le donnez surtout pas.

Tel Pinocchio, nous trimbalons, donc, chacune sur notre épaule « Le Jiminy Cricket » de la beauté imposée.
En 2019, il faut être grande, mince, jeune… avec une poitrine et des fesses opulentes. Les chirurgiens plastiques se frottent les mains et remercient chaleureusement bureaux de tendance et autres familles en « shian », VRP aussi encombrantes que navrantes.

Et pourtant…

Quoi de plus envoûtant qu’une femme qui accepte de montrer les marques du temps ? N’en déplaise à certains.
Qu’y-a-t-il de honteux à exhiber cellulite, petit reste de bidon de grossesse et autre culotte de cheval, qui ne sont, finalement, que quelques-uns de nos signes extérieurs de féminité ?

Mesdames, Mesdemoiselles, je vous en conjure : soyons fières de nos rondeurs gourmandes, de nos vergetures allaitantes, de nos belles années défilantes… et transmettons simplement à nos chanceuses descendantes que la beauté commence au moment nous décidons d’être nous-mêmes, comme aimait le déclarer avec justesse une certaine Coco Chanel.

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